L’objectif de notre étude est d’analyser le système de collecte de deux laiteries, Socolait et Sodimilk, d’identifier les acteurs impliqués dans leur réseau et de caractériser les relations entre les acteurs, leurs rôles et leurs stratégies. L’étude vise aussi à faire ressortir des difficultés rencontrées à la collecte afin d’identifier des innovations possibles. Pour ce faire, nous avons mené des enquêtes individuelles auprès des deux laiteries, d’une vingtaine d’éleveurs, d’une dizaine de collecteurs et une cinquantaine de pré-collecteurs. Ensuite, nous avons organisé des focus-group auprès des acteurs de la collecte pour identifier et hiérarchiser les contraintes actuelles au niveau de la collecte. Une typologie des éleveurs a été effectuée en se basant sur le nombre de cheptel laitier et la production laitière journalière de l’exploitation. Ainsi, trois types des éleveurs ont été identifiés dont les éleveurs spécialisés lait, les éleveurs avec un système semi-intensif et les petits éleveurs. La collecte de lait frais repose pour une part significative auprès des moyens et petits éleveurs avec des systèmes de production traditionnels. Une typologie des pré-collecteurs a été réalisée dont les critères fixés sont le volume du lait collecté et le moyen de transport utilisé. Nous avons distingué trois types à savoir les précollecteurs individuels à vélo ou à moto et les pré-collecteur intégrés, salariés des centres de collecte. L’étude montre qu’un réseau de collecte implique plusieurs acteurs, et il est segmenté en deux tronçons bien distinct : une relation commerciale entre la laiterie et les collecteurs et une relation de proximité entre les collecteurs et les fournisseurs du lait. Les laiteries externalisent leur collecte en s’appuyant davantage sur les collecteurs. Néanmoins, elles sont engagées dans la collecte en développant des stratégies de fidélisation et en proposant des services aux fournisseurs. L’accroissement du volume collecté s’accompagne toujours de l’augmentation du nombre des éleveurs. Cependant, les laiteries font face à des difficultés liées à la mauvaise qualité de lait, à la variation du volume en fonction de la saison et la forte concurrence avec les acteurs informels. Ainsi, parmi les innovations qui s’avèreraient primordiales, l’amélioration de la qualité de lait à travers des accompagnements des éleveurs au respect de l’hygiène à la traite, des renforcements de capacité des collecteurs pour un contrôle de la qualité efficace et fiable.