Madagascar est avant tout un pays agricole. Même si la part du secteur agricole dans le PIB national n ’apparaît pas très élevée (inférieure à 30%), jusqu’à 80% de la population tire ses moyens d’existence de la production agricole au sens large : culture, élevage, pêche, foresterie, cueillette, chasse. « L’agriculture reste toujours archidominante dans la structure des emplois. Elle compte plus de huit actifs occupés sur dix » (EPM, 2010). De fait ce secteur économique est primordial sur le plan social et plus particulièrement de la lutte contre la pauvreté qui reste très élevée avec plus de 82% en milieu rural en 2010 - et de l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle 56,5% de la population vivaient dans la pauvreté extrême en 2010, plus de 62% pour le milieu rural. La croissance économique nationale reste fortement liée à ce secteur, lui-même soumis aux aléas climatiques. La part des produits agricoles dans la balance commerciale du pays est également importante. Selon les résultats de l’enquête périodique auprès des ménages (EPM, 2010), 80% de la population vit en milieu rural. La population est jeune avec un ratio de dépendance de 100 en milieu rural, ce qui signifie que chaque actif doit nourrir une personne en plus de lui-même. Cela signifie aussi que le nombre d’actif augmente rapidement et que la demande en emploi est forte. En 2010 (EPM, 2010), les ménages des exploitants agricoles représentaient 68 % de l’ensemble des ménages : 38 % en milieu urbain et 76 % en milieu rural. Mais, la proportion des ménages agricoles qui avait pratiqué l’agriculture les douze derniers mois avant l’enquête, était nettement plus élevée avec 81 % : 52 % en milieu urbain et 89% en milieu rural. L’activité agricole fait partie des sources de revenu (monétaires et non monétaires) de plus de 80% des ménages à Madagascar. Les structures des exploitations agricoles sont petites. Selon EPM-2010, « les petits exploitants agricoles (superficie de moins de 1,5 ha) constituent une majorité de 70% des ménages agricol es. Les moyens exploitants (superficie économique allant de 1,5 ha à 4 ha) représentent tout de même une proportion non négligeable de l’ordre de 23%. Les grands exploitants ne constituent que 4,8% de l’ensemble des ménages agricoles. Au niveau national, la superficie économique moyenne exploitée par ménage est de 1,4 ha, tandis que la superficie économique médiane est de 1 ha ». L’enjeu macro-économique du secteur est de contribuer, à la croissance économique du pays Cependant, il existe aussi des enjeux majeurs de développement durable dans les territoires notamment en termes d’emploi, de lutte contre la pauvreté, de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de gestion durable des ressources ; ces enjeux multisectoriels appellent des approches intégrées. C’est au niveau des territoires (unité de gouvernance et zone agroécologique) que doivent être appréciés les effets sur le développement durable impulsés par les politiques de développement mises en œuvre. La contribution des acteurs locaux dans la définition des politiques, leur mise en œuvre et leur évaluation est par ailleurs recherchée,. Dans un tel contexte et malgré un exode rural qui s’intensifie, l’agriculture, qui est essentiellement familiale, restera encore longtemps, le principal secteur d’emploi de la population et d’absorption des nouveaux actifs à Madagascar. Avec des ressources limitées, des pratiques peu intensives et des environnements plus ou moins fragiles, l’avenir du secteur dépend des modèles de production, et de leurs impacts sur le développement durable, qui seront promus par les différents acteurs et développés par les paysans et leurs organisations. D’où la nécessité, pour les acteurs du développement aux différentes échelles (local à national) de disposer d’outils de suivi et d’évaluation des transformations agricoles et de leur impacts sur le développement durable des territoires pour améliorer les prises de décision. Cette orientation s’inscrit dans les objectifs de l’initiative WAW portée par la FAO et ses partenaires, et à laquelle les principaux acteurs du développement agricole malgaches ont contribué.