Actuellement, le GSDM assure la mise en oeuvre du projet MANITATRA II dans la Région de Vakinankaratra. Ce projet est financé par l’UE par l’intermédiaire du COMESA dans le cadre du programme Global Climate Change Alliance Plus (GCCA +) des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Intra ACP). Le projet intervient dans 17 communes de la région de VAKINAKARATRA, et couvre deux écosystèmes différents : le Moyen-Ouest et les Hautes Terres. Dans la Région du Vakinankaratra, on a constaté une forte expansion du riz pluvial. Cela est due aux résultats des chercheurs qui ont permis de découvrir des variétés performantes de riz pluvial. Mais avec la pratique des techniques conventionnelles, les sols se dégradent énormément. La régression des rendements combinée à la hausse des pressions des bioagresseurs amènent les paysans à trouver d’autres tanety pour le riz. Enfin, la Région est très sensible au changement climatique. Durant ces deux années du projet, on a constaté que la pratique de l’Agriculture de Conservation associée à d’autres pratiques agro-écologique, apparait comme la meilleure alternative pour exploiter durablement les tanety et adoucir les impacts du changement climatique.En effet, en fonction de la zone et des objectifs des exploitations, le projet propose plusieurs plantes de couverture : Stylosanthes, Mucuna, Niébé David, Cajanus cajan, Soja…. Les parcelles en Agriculture de Conservation présentent, généralement, des rendements toujours supérieurs à ceux en conventionnel. Si on prend l’exemple du riz pluvial, un sondage fait par l’équipe du projet au niveau de 499 parcelles en conventionnel a donné un rendement moyen de 1.376kg/ha. Pour la même periode, sur 462 parcelles de riz pluvial installées sans labour sur des résidus de culture, le rendement moyen passe à 2.640kg/ha, soit le double du rendement en conventionnel sur labour. Cependant, le rendement diffère également en fonction de la plante de couverture utilisée. Les nombreux projets antérieurs ont toujours ressorti la performance du Stylosanthes. Ceci reste la meilleure plante de service pour la régénération des sols dégradés mais la mise à l’échelle de la diffusion connait des difficultés avec les petits agriculteurs de moins de 3ha. Pourtant, la campagne 2019/20 nous a également permis d’apprécier la performance du Mucuna comme précédent du riz pluvial. Cette plante produit des biomasses aériennes inférieures à celles du Stylosanthes, mais tout aussi importante. Elle permet également d’avoir des parcelles propres au moment du semis. De plus, le Mucuna est une plante répulsive qui limite l’attaque des insectes comme l’Heteronychus sp, la chenille légionnaire d’automne, …. Enfin, si toutes les capitalisations en matière d’Agriculture de Conservation avancent toujours des impacts positifs des systèmes sur le rendement à partir de la troisième, quatrième, voire cinquième année. Les systèmes à base de Mucuna présentent déjà une augmentation significative des rendements à partir de la première année. En effet, 66 parcelles des paysans encadrés par le projet ont fait l’objet d’une installation de riz pluvial sur des mulch de Mucuna (ou maïs + mucuna en dérobé). Le rendement moyen est 3.260kg/ha. Chez certains Champ Ecole Paysan (CEP) et parcelles d’application des écoles encadrées par le projet, on a même enregistré des rendements de riz pluvial pouvant atteindre jusqu’à 5.725kg/ha sur des parcelles avec précédent jachère de Mucuna, d’où l’engouement des paysans pour le mucuna en 2020– 2021.