Ce numéro 9 du Journal de l’Agro-écologie couvre différents domaines allant de la recherche à la formation, aux enjeux de développement et surtout, par rapport aux numéros précédents, des témoignages d’adoptants montrant des changements de comportements sur les bonnes pratiques agricoles pour la gestion de la fertilité des sols. On connaît depuis longtemps l’importance de la matière organique dans nos sols acides fortement lessivés depuis de longues années. Un sol ferralitique acide dépourvu de matière organique se compacte à partir des 15 cm limitant la descente des racines des plantes. Sur ces sols acides le fumier est un amendement très utile dont la fonction va bien au-delà de sa composition chimique à savoir sa fonction dans le relèvement du pH et sa fonction dans le complexe argilo-chimique. Jusqu’à présent, on s’est appuyé sur le fumier de ferme mais avec la forte réduction du troupeau dans les exploitations agricoles, il est impossible de satisfaire les besoins. En effet, les productions de fumier dans les exploitations agricoles (inférieures à 5 t/ha) sont nettement insuffisantes pour satisfaire leur besoin. Comme le fumier ne sera jamais suffisant, la solution c’est les plantes de couverture où nous avons des acquis énormes par rapport aux autres pays. L’engouement des paysans du projet MANITATRA sur le mucuna et le lombricompost est très significatif à cet égard. A noter également l’utilisation du compost liquide avec addition de plantes biocides comme le neem, le faux neem, etc.. pour lutter contre les insectes nuisibles. L’autre solution complémentaire est l’utilisation des composts et en particulier le lombricompost, une matière organique de qualité qui s’utilise à des doses dix fois plus faibles que le fumier.