Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Recherche participative pour la restauration de la fertilité des sols, exemples dans le Moyen Ouest et en Itasy à Madagascar

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Dans un contexte de faible fertilité naturelle des sols à Madagascar, combinée à un faible accès aux facteurs de production (équipement, terre, main d’oeuvre, intrants), la restauration de la fertilité des sols apparaît comme un enjeu majeur pour le développement des populations rurales. Le projet SECuRE - Restauration des fonctions écologiques du sol pour accroître les services agrosystémiques dans les systèmes rizicoles pluviaux en transition agroécologique (financement Fondation Agropolis 2017-2021) - s’inscrit dans une démarche participative et propose de tester un large panel d’amendements organiques et minéraux, visant une restauration des fonctions écologiques du sol pour soutenir durablement la production agricole. Ces amendements ont été évalués sur la culture de riz pluvial au champ pendant deux années selon des critères agronomiques et écologiques et selon la perception des producteurs. En mobilisant l’évaluation participative, l’objectif de cette démarche est de croiser l’analyse scientifique avec la perception paysanne, afin de produire des connaissances scientifiques mais aussi des connaissances dites « actionnables » pour les paysans. La méthode a conduit à identifier l’ensemble des critères utilisés par les paysans pour caractériser la qualité des amendements, les évaluer et enfin comparer cette évaluation paysanne aux performances agronomiques (rendement) et écologiques (carbone apporté par les intrants). Deux ateliers participatifs ont été effectués dans deux communes auprès de deux réseaux de fermes de référence : Ivory dans le Moyen-Ouest du Vakinankaratra, et Imerintsiatosika dans la partie Hautes-Terres de la région d’Itasy. Les résultats montrent que les paysans ne mobilisent pas que des critères relatifs aux coûts ou aux rendements, mais plutôt un ensemble complexe de critères dont l’accessibilité aux matières amendantes, la commodité d’épandage, la facilité de transport, l’effet sur les bioagresseurs mais aussi les effets escomptés sur la santé du sol, etc. Les amendements les mieux évalués par les paysans sont le compost sur les deux sites, ainsi que certains assemblages complexes (fumier traditionnel + compost + Guanomad). Les moins bien évalués correspondent à des amendements ayant une faible accessibilité, peu connus localement (phosphate naturel), qui demandent une plus forte technicité ou exigence en travail (lombricompost). Les différences d’évaluation entre les deux sites témoignent de l’importance des contrastes écologiques, de l’environnement économique et social et des pratiques locales qui influencent la perception paysanne. Ces résultats montrent que la perception paysanne de l’usage des amendements est située et complexe. Cet accompagnement passe par un effort de vulgarisation sur la qualité des différents amendements peu connus des producteurs, la facilitation de la circulation des informations techniques, de rendre ces matières plus accessibles localement (formation de prestataires locaux, ou mise à disposition de boutiques d’intrants organiques). Du côté de la recherche, ces résultats appellent à proposer des solutions qui correspondent aux attentes multiples et situées des paysans.

Mots-clés : Développement, Restauration du sol, Alternative, Capitalisation, Agroécologie, Fertilité, Recherche appliquée, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 :Les Systèmes Participatifs de Garantie pour l’agriculture biologique, quels intérêts et enjeux, quels potentiels et quelles contraintes à leur promotion à Madagascar ?

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La Loi n° 2020-003 sur l’Agriculture biologique à Madagascar promulguée le 3 juillet 2020 reconnait pleinement les Systèmes Participatifs de Garantie comme garant du caractère biologique des produits vendus sur les marchés nationaux et de manière complémentaire à la certification par tiers exigée par les grands marchés d’exportation. La définition donnée dans la loi renvoie à la définition internationalement reconnue par l’IFOAM et la FAO : « Système d’assurance qualité ancré localement qui garantit qu’un produit agricole, d’élevage, forestier, aquatique ou issu de cueillette en zones naturelles est conforme à des conditions de production, de cueillette, de ramassage, de préparation et d’étiquetage fixées par des normes et cahiers des charges relatifs à l’Agriculture biologique. A la différence de la certification par tiers, le système participatif de garantie repose sur la participation active des acteurs directement impliqués dans la production et la préparation des produits concernés : producteurs, préparateurs, consommateurs ». L’ambition de la loi - et au-delà de la Stratégie Nationale pour le développement de l’Agriculture Biologique en cours de conception - est donc de promouvoir le développement du marché biologique national comme complément indispensable et en synergie avec le soutien à la croissance des exportations de produits biologiques. A cet égard, l’approche réglementaire adoptée dans la loi vise à garantir le caractère biologique des produits mis sur les marchés (au bénéfice des consommateurs) sans entraver la croissance du secteur. La loi propose ainsi le cadre pour la production et la mise en marché pour le marché intérieur avec entre autres l’ouverture au développement d’une filière locale avec des exigences adaptées reposant sur la mise en place d’un cahier des Charges national et la reconnaissance des Systèmes de Garantie Participative potentiellement plus accessibles pour les petits producteurs du fait de la réduction de deux barrières à l’entrée : la disparition du coût de la certification par tiers et la facilité de contrôle pour des agriculteurs peu rompus aux lourdeurs administratives. En outre le contrôle croisé du respect du cahier des charges par les producteurs eux-mêmes est source d’apprentissage et d’innovations techniques par la confrontation et la mise en débat des pratiques face aux contraintes agronomiques rencontrées par les producteurs. Pour autant, le marché domestique des produits biologiques est encore embryonnaire à Madagascar. Des SPG existent à l’état de prémisse en zones périurbaines de la capitale et concernent plusieurs centaines de petits agriculteurs engagés dans la production de produits frais maraichers, avant tout selon les techniques agroécologiques, plutôt que strictement biologiques. Par ailleurs, se pose la question de la demande en produits biologiques chez les consommateurs malgaches. Les acheteurs actuels des produits biologiques se caractérisent souvent par un pouvoir d’achat élevé (étrangers expatriés, classes moyennes et supérieures malgaches) et ayant déjà une relative connaissance de ce que signifie le terme bio. Pourtant, les consommateurs urbains au pouvoir d’achat plus réduit sont potentiellement soucieux et désireux d’accéder à des aliments sains et naturels, et ont des pratiques d’achat et de consommation en conséquence, même si les produits ne sont pas certifiés. Ainsi, des études de marché pour caractériser le potentiel de développement des produits agroécologiques et biologiques garantis dans les principaux centres urbains du pays constituent un point de passage nécessaire dans une perspective de développement des SPG à Madagascar. Elles permettront d’affiner les stratégies de production locale et de certification adaptée pour les petits producteurs et d’information des consommateurs, dans une optique générale de permettre la démocratisation de l’accès en confiance aux produits biologiques et agroécologiques.

Mots-clés : Développement, Capitalisation, Agroécologie, SYSTÈMES PARTICIPATIFS DE GARANTIE, Interface recherche développement, recherche, SYMABIO, Agriculture Biologique

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Capitalisation de quelques expériences paysannes dans la mise à l’échelle de l’agro-écologie

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Experts des réalités sociotechniques de leur milieu, les paysans se livrent des fois à des expériences tendant à adapter les connaissances agro-écologiques acquises auprès des formateurs. Réussis, les résultats de ces adaptations se diffusent de paysans à paysans mais se limitent à quelques villages près de celui au niveau duquel elles ont été découvertes. La capitalisation et la mise en commun de ces acquis pourrait être un atout dans la diffusion de l’agro-écologie au niveau local. De plus, les effets positifs des visites échanges organisées sur la diffusion des techniques innovantes ont encore été vérifiés dans le cadre du projet Manitatra II. Conscients des contraintes intrinsèques à leur environnement, les paysans développent des innovations afin d’assurer le succès de leur adoption : Dans le Vakinankaratra, l’association des plants d’arbre avec des cultures vivrières (arachide, pois de terre, manioc) permet de valoriser un terrain qui vient d’être boisé pendant au moins trois saisons. Les paysans sont beaucoup plus motivés à entretenir une parcelle où il y a des cultures vivrières par rapport à des parcelles de reboisement en pure. Ces soins assurent une croissance rapide aux plants d’arbre. Les parcelles sont aussi protégées contre le feu et la divagation. En Androy, il arrive que les paysans aspergent les plants d’arbre avec du purin afin de les protéger des ruminants qui des fois les broutent avec les herbes. Afin de garantir une couverture permanente du sol, il est nécessaire de dérober les cultures conventionnelles à cycle court avec des plantes couvrantes annuelles comme le mucuna. Avant, il a été préconisé d’introduire le mucuna durant la phase de maturation des légumineuses comme le soja, le niébé ou le haricot. Or, il est connu que l’intérêt que procure le mucuna dépend de la densité de sa biomasse. Ainsi, il a été démontré que la mise en dérobée juste après la formation des gousses permet au mucuna d’avoir une plus longue phase végétative et ainsi d’assurer une bonne couverture du sol après la récolte des autres cultures. Il a été aussi constaté que les touffes de mucuna maîtrisent bien les plantes envahissantes comme l’Acanthospermum austral (tangongo) en l’empêchant de produire des graines. Concernant l’association riz pluvial au cajanus, on a constaté que la période d’installation du cajanus ne devrait pas être la même sur les hautes terres (1300 – 1600 m d’altitude) que dans le Moyen Ouest de Vakinankaratra (500 – 1500 m d’altitude). Dans le Moyen Ouest, le cajanus installé après le deuxième sarclage du riz (fin janvier – mi-février) donne de bonne biomasse après la récolte du riz. Par contre, sur les hautes terres où il fait beaucoup plus froid, les plants de cajanus installé à la même période restent chétifs et sans biomasse. A partir de ces observations effectuées au niveau paysane, il est préférable, en plus de jouer sur les écartements des lignes de semis, d’habiller les parcelles de riz de la haute terre, plus tôt, vers mi-janvier.

Mots-clés : Développement, Innovation, Agriculture de conservation, Capitalisation, Agriculture Climato-intélligente, Témoignage, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Expérience paysanne

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Capitalisation des reboisements à base d’Acacia sp dans le Sud Est de Madagascar

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Le Sud Est de Madagascar, régions Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana, deux régions de climat subtropicale humide, est soumis à des cultures sur brulis répétitifs dans un contexte d’extrême pauvreté. La tendance durant les trois décennies était la disparition de la forêt primaire laissant la place à une savane arborée puis à une steppe à Aristida sp rabougri. Notre emblématique Ravinala affiche une résilience face aux feux mais disparaît aussi malheureusement après plusieurs feux répétitifs. L’extrême pauvreté dans ces régions du Sud Est aggravée par une explosion démographique inquiétante en milieu rural pose la question de comment nourrir ces populations tout en reconstituant la forêt. C’est là l’enjeu de l’Agro-écologie. Dans certaines communes, en particulier dans la région Vatovavy Fitovinany, on assiste déjà à un début de désertification avec apparition de monticule à crête décapée. La pluviométrie a drastiquement diminué et on commence à avoir apparaître des mois très secs entre les mois de mai et octobre. En raison de la pression sur les forêts naturelles qui n’arrivent plus à répondre aux besoins croissants des populations, beaucoup de pays ont opté pour des espèces à croissance rapide. C’est le cas, en particulier pour l’Indonésie qui a opté pour l’Acacia mangium, une légumineuse à croissance rapide, une espèce originaire de la forêt tropicale humide de la partie Nord Est de l’Australie, de la Papou Nouvelle Guinée et de l’Indonésie. Le reboisement avec l’Acacia mangium a été testé avec succès dans plusieurs régions de Madagascar, en particulier dans les régions à pluviométrie élevée (supérieure à 1500 mm) et même dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra dans le cadre du projet MANITATRA où la pluviométrie est inférieure à 1200 mm. D’autres espèces d’Acacia ont été testées dans d’autres régions de Madagascar, en particulier l’A. holosericea, testé par le PLAE dans des sols dégradés dans les régions à longue saison sèche comme le Boeny. L’intérêt de l’Acacia mangium réside dans sa croissance rapide mais en plus, étant une légumineuse à forte production de biomasse, des paysans utilisent ses feuilles dans les composts. Son intérêt en tant que plante mellifère est reconnu par les paysans dans le Sud Est, qui parfois, la plantent uniquement dans cet objectif. Dans les régions cycloniques, nous avons constaté que l’Acacia mangium se diffuse tout seul par les vents, en particulier lors des cyclones. Après un passage de feu, les graines germent et reprennent très vite. L’objet de cet article est de partager, essentiellement au moyen d’images, les impacts de l’introduction de l’Acacia mangium dans le Sud Est dans le cadre des actions dans le site de l’ONG TAFA près du fleuve Faraony avec encadrement du GSDM et du CIRAD. Au vu des premiers résultats de ce site sur une steppe à Aristida dégradé, tous les reboisements successifs des projets sur l’axe de la RN 12 et une partie de l’axe Farafangana - Vonindrozo ont mis l’accent sur cette espèce. Compte tenu de ses succès, l’Acacia mangium devrait être promu dans les corridors forestiers (COFAV, COMATSA, ANDASIBE ZAHAMENA..).

Mots-clés : Développement, Acacia mangium, Reboisement, Changement climatique, Tavy, Deforestation, Agroécologie, Désertification, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 Alternatives autour des Aires protégées et des Parcs nationaux : cas du projet Talaky (Anosy)

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Le corridor forestier de Beampingaratsy dans la région Anosy est soumis à une forte déforestation qui participe au changement climatique et dont la première cause est la riziculture pluviale sur abbatis-brûlis. Les itinéraires culturaux pratiqués ne permettent pas l’exploitation durable des terres et, avec la démographie, ils participent à la faillite des systèmes agricoles itinérants et impactent la capacité des populations à vivre décemment de leurs terres. Le projet TALAKY, financé par l’AFD et mis en oeuvre par les ONG Nitidæ et Agrisud International dans 7 communes périphériques du massif de Beampingaratsy, allie conservation de la forêt, développement agricole et renforcement des capacités de gestion des collectivités territoriales locales pour permettre la préservation des écosystèmes naturels, la restauration des sols et l’émergence de visions d’aménagements durables. La composante agricole du projet propose aux agriculteurs riverains du massif des alternatives durables à l’exploitation des sols forestiers. La compréhension de l’utilisation traditionnelle des parcelles défrichées a permis de définir trois niveaux d’intervention : 1. Les terres agricoles : Dans les systèmes traditionnels, les terres sont exploitées chaque année sans fertilisation d’abord en riz puis en manioc à mesure que la fertilité est consommée. L’augmentation de la population ne permet plus d’assurer les temps de jachères suffisant. Le projet accompagne des aménagements à l’échelle des versants combinant lutte-antiérosive et valorisation pérenne pour ralentir la dégradation des espaces agricoles. La construction de micro-périmètres irrigués permet également d’améliorer le potentiel rizicole de la zone. 2. Les exploitations agricoles : les agriculteurs sont accompagnés dans l’évolution de leurs exploitations dans une perspective agroécologique et économique durable. Il s’agit d’améliorer les itinéraires techniques de cultures déjà présentes (SRA, basket-compost, rotations et associations) mais aussi de diversifier les exploitations pour améliorer leurs revenus (agroforesterie, gingembre, micropeuplements forestiers) et leur résilience (introduction et utilisation des plantes de services). 3. Les services agricoles à l’amont et à l’aval : du fait de son enclavement et des faibles moyens financiers des agriculteurs, les services agricoles sont peu développés. Le projet accompagne l’acquisition de compétences et/ou la formalisation de services contribuant au développement des alternatives durables. Il s’agit de producteurs d’intrants (pépiniéristes, PMS), de traitement post-récolte (batteuse, décortiqueuse) ou d’organisations professionnelles pour valoriser les produits à haute-valeur ajoutée (coopérative négoce de baie rose). S’il est possible de mesurer les actions entreprises auprès des producteurs et de suivre l’évolution de la déforestation, les liens de causalité entre ces éléments ne sont pas évidents à affirmer. La déforestation est due à des causes multiples qui se situent autour de l’économie, de la gestion lignagère, de facteurs socio-culturels, etc. De plus, les réalités sociales et légales (gestion du foncier) peuvent être très variables d’un village à l’autre d’où des variations également dans les motifs d’exploitations de la forêt. La présentation alimentera les réflexions de la journée en proposant quelques solutions apportées par le Développement (=réussites des programmes PHCF puis Talaky) à ce problème complexe, mais aussi en présentant quelques pistes d’études pour le secteur de la Recherche qui pourraient aider à résoudre certaines difficultés rencontrées.

Mots-clés : Développement, Projet TALAKY, Aires protégées, corridor forestier, Restauration du sol, Reboisement, Région Anosy, Deforestation, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : L’aide à la réflexion des paysans, pour une meilleure adoption des innovations piscicoles

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L’APDRA Pisciculture Paysanne accompagne l’innovation en rizipisciculture paysanne. Ce système agro-écologique d’élevage de carpes en rizières permet de produire des protéines animales avec peu d’intrants tout en augmentant le rendement du riz, et ainsi de mieux valoriser les surfaces irriguées. Mais les rizipisciculteurs font face à différentes contraintes dans l’adoption de ce système (e.g. vol de poissons, manque d’eau, difficulté d’approvisionnement en alevins). Face à ces freins, l’APDRA a choisi de renforcer sa posture d’aide à la réflexion des paysans, avec la mise en oeuvre de l’approche de recherche co-active de solutions. Cette approche a été développée par le GERDAL (Groupe d’Expérimentation et de Recherche : Développement et Actions Localisées) sur les travaux de Darré (2006)1 . Elle se base sur l’expression des préoccupations paysannes pour les transformer en problèmes traitables, puis sur l’accompagnement des paysans dans la recherche de solutions disponibles, accessibles et durables. Il s’agit donc de fournir un appui méthodologique pour la réflexion, la production de connaissances et la levée de blocages au sein de groupes de pairs. Cette approche a été mise en oeuvre progressivement par l’APDRA à Madagascar depuis mars 2018, notamment au sein du Projet d’Aquaculture Durable à Madagascar – Composante A. Les ACP (Animateurs Conseillers Piscicoles) du projet sont en mesure d’organiser et animer des réunions au sein de zones où les paysans font face à des contraintes afin de mettre au point ensemble des solutions durables. Ainsi, un groupe de pisciculteurs d’Amoron’i Mania qui avait identifié 10 préoccupations limitant le développement de la rizipisciculture dans leur zone, telles que le vol de poissons ou les inondations, a été accompagné depuis 16 mois par l’APDRA. Une association de pisciculteurs a été mise en place, différentes actions ont été mises en oeuvre et aujourd’hui tous les problèmes ont été résolus. Cet appui à la réflexion et à la prise de décision des paysans est également pratiqué dans le cadre du Conseil aux Exploitations Familiales (CEF) mis en place de manière pilote en Itasy depuis 2019. Les outils du CEF utilisés avec les pisciculteurs renforcent leurs capacités de suivi, d’évaluation et de prise de décision. Le CEF vient compléter la recherche co-active de solutions en traitant des problèmes situés à une échelle individuelle, au sein de l’exploitation familiale. Les outils ont mené les pisciculteurs à revoir certaines de leurs pratiques et la gestion de leur atelier piscicole. Ils ont ainsi pu identifier des pistes d’amélioration de la commercialisation des alevins via un outil de planification de l’alevinage. Ils ont également mieux réparti l’offre en fonction de la demande locale et peuvent adapter le prix de vente en fonction de leurs objectifs car ils calculent à présent leurs coûts de production.

Mots-clés : Développement, Innovation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Pisciculture

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Comment limiter l’apparition de flétrissement bactérien causé par Xanthomonas oryzae pv. oryzae sur le plan du contexte agro-écologique ?

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Le riz est la culture vivrière principale et constitue l’alimentation de base de la population malgache. La culture de ce céréale traverse des nombreuses contraintes abiotiques et biotiques. Une des maladies la plus dévastatrice du riz dans le monde est le flétrissement bactérien ou « Bactérial Leaf Blight (BLB) » causé par Xanthomonas oryzae pv. oryzae (Xoo) qui peut entrainer une perte de récolte allant jusqu’à plus de 70%. A Madagascar, le BLB n’a pas été recensé auparavant d’après la prospection des maladies du riz effectuée par différentes équipes de phytopathologiste en 1985 et 2013. Pourtant, la présence d’attaque de Xoo a été observée sur des tanety et bas fonds à Ivory (Moyen Ouest de Vakinankaratra) par l’observation des symptômes sur les feuilles attaquées pendant la campagne 2018-2019. Des analyses moléculaires faites au laboratoire ont permis de confirmer l’apparition de BLB à Madagascar. Durant la saison culturale 2019-2020, trois sites expérimentaux et des parcelles de producteurs dont Antsirabe, Ivory, et Morafeno ont été touchés par cette maladie. L’objectif de la présentation est d’analyser l’effet de la maladie sur des lignées de riz pluvial conduite dans deux expérimentations avec plusieurs niveaux de fertilité et différentes gestions agro-écologiques. L’une sur un essai avec 55 lignées du programme SCRiD comprenant deux conditions contrastant de fertilité F0 sans apport et FM avec fertilisation minérale. D’autre sur un essai agronomique du projet EcoAfrica sous différents lots de traitements (quatre variétés vulgarisées, quatre doses d’inoculation mychorizienne et quatre niveaux de fertilisation phosphatée). Les résultats montrent que les réponses des variétés diffèrent significativement entre elles vis-à-vis du Xoo dans les deux dispositifs expérimentaux à Ivory. L’analyse peut en déduire une perte de récolte à cause de BLB, mais la perte dépend de la phase d’initiation de BLB. Quand la maladie apparait tôt, plus la perte est importante. L’analyse d’attaque de BLB montre aussi que la maladie est plus sévère sur des parcelles à fertilisation élevée par rapport aux parcelles à faible fertilisation. Les résultats avec l’inoculation mychorizienne ne montrent aucun effet de ce facteur sur la sévérité de BLB. Un système d’alerte a été mis en place par la formation des techniciens, agents vulgarisateurs et riziculteurs, groupements paysan ; par la distribution des fiches et des posters et par l’explication du BLB durant la réunion mensuelle des Maires dans les Districts de la région du Vakinankaratra afin de favoriser des échanges d’informations permettront de cartographier les zones touchées par cette maladie. La compréhension approfondie de l’épidémie de BLB sous différent contexte agro-éologique (par exemple le système de culture sous couverture végétale qui réduit l’attaque de la pyriculariose, par contre des études devraient être conduites si ce système limite ou favorise l’attaque de BLB), l’identification et l’utilisation des variétés résistantes et l’analyse des populations du pathogène aideront beaucoup à la formulation de la gestion de cette maladie bactériènne du riz qui constitue un nouveau danger pour la rizicutlure à Madagascar

Mots-clés : Développement, FLÉTRISSEMENT BACTÉRIEN, XANTHOMONAS ORYZAE PV, Riziculture, Sécurité alimenataire, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Capitalisation des résultats en Agriculture de Conservation durant les deux années de MANITATRA II : focus sur la performance des systèmes à base de Mucuna

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Actuellement, le GSDM assure la mise en oeuvre du projet MANITATRA II dans la Région de Vakinankaratra. Ce projet est financé par l’UE par l’intermédiaire du COMESA dans le cadre du programme Global Climate Change Alliance Plus (GCCA +) des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Intra ACP). Le projet intervient dans 17 communes de la région de VAKINAKARATRA, et couvre deux écosystèmes différents : le Moyen-Ouest et les Hautes Terres. Dans la Région du Vakinankaratra, on a constaté une forte expansion du riz pluvial. Cela est due aux résultats des chercheurs qui ont permis de découvrir des variétés performantes de riz pluvial. Mais avec la pratique des techniques conventionnelles, les sols se dégradent énormément. La régression des rendements combinée à la hausse des pressions des bioagresseurs amènent les paysans à trouver d’autres tanety pour le riz. Enfin, la Région est très sensible au changement climatique. Durant ces deux années du projet, on a constaté que la pratique de l’Agriculture de Conservation associée à d’autres pratiques agro-écologique, apparait comme la meilleure alternative pour exploiter durablement les tanety et adoucir les impacts du changement climatique.En effet, en fonction de la zone et des objectifs des exploitations, le projet propose plusieurs plantes de couverture : Stylosanthes, Mucuna, Niébé David, Cajanus cajan, Soja…. Les parcelles en Agriculture de Conservation présentent, généralement, des rendements toujours supérieurs à ceux en conventionnel. Si on prend l’exemple du riz pluvial, un sondage fait par l’équipe du projet au niveau de 499 parcelles en conventionnel a donné un rendement moyen de 1.376kg/ha. Pour la même periode, sur 462 parcelles de riz pluvial installées sans labour sur des résidus de culture, le rendement moyen passe à 2.640kg/ha, soit le double du rendement en conventionnel sur labour. Cependant, le rendement diffère également en fonction de la plante de couverture utilisée. Les nombreux projets antérieurs ont toujours ressorti la performance du Stylosanthes. Ceci reste la meilleure plante de service pour la régénération des sols dégradés mais la mise à l’échelle de la diffusion connait des difficultés avec les petits agriculteurs de moins de 3ha. Pourtant, la campagne 2019/20 nous a également permis d’apprécier la performance du Mucuna comme précédent du riz pluvial. Cette plante produit des biomasses aériennes inférieures à celles du Stylosanthes, mais tout aussi importante. Elle permet également d’avoir des parcelles propres au moment du semis. De plus, le Mucuna est une plante répulsive qui limite l’attaque des insectes comme l’Heteronychus sp, la chenille légionnaire d’automne, …. Enfin, si toutes les capitalisations en matière d’Agriculture de Conservation avancent toujours des impacts positifs des systèmes sur le rendement à partir de la troisième, quatrième, voire cinquième année. Les systèmes à base de Mucuna présentent déjà une augmentation significative des rendements à partir de la première année. En effet, 66 parcelles des paysans encadrés par le projet ont fait l’objet d’une installation de riz pluvial sur des mulch de Mucuna (ou maïs + mucuna en dérobé). Le rendement moyen est 3.260kg/ha. Chez certains Champ Ecole Paysan (CEP) et parcelles d’application des écoles encadrées par le projet, on a même enregistré des rendements de riz pluvial pouvant atteindre jusqu’à 5.725kg/ha sur des parcelles avec précédent jachère de Mucuna, d’où l’engouement des paysans pour le mucuna en 2020– 2021.

Mots-clés : Développement, Projet Manitatra 2, COMESA, Agriculture de conservation, Capitalisation, Agriculture Climato-intélligente, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Vakinankaratra

Livret des résumés_Atelier Interface Recherche et Développement 2020

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Sont également invités à partager leurs expériences/résultats de leur recherche les grandes exploitations et les acteurs de l’Agriculture Biologique. Thématiques de présentations suivi de question-réponses 1. L’Agro-écologie en réponse aux enjeux du changement climatique et la sécurité alimentaire 2. Quels systèmes de production Post COVID 19 en réponse à la sécurité alimentaire 3. La gestion durable des terres (GDT) en lien avec la productivité agricole et la lutte contre la désertification 4. Quelles alternatives autour des Aires protégées et des Parcs nationaux 5. L’Agriculture biologique, enjeux, opportunités pour les petits producteurs

Mots-clés : Résumé, Résumé, Développement, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Atelier

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Plus d’alternative à l’utilisation excessive d’engrais chimique afin d’améliorer durablement la fertilité de sol : BIOCHAR

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Dans la région de Vakinankaratra, dans le district de Betafo, zone très productrice de tomate, les producteurs ne se contentent plus d’utiliser les engrais chimiques NPK avec la dose recommandée d’environ 3 kg/are mais utilise le double et même la tripe de cette dose car selon eux cette dose recommandée ne suffit plus pour avoir suffisamment de production. Or ils sont très conscients des lourdes charges engagées et de cette technique de production limitée. Par exemple durant la crise de Covid-19, les engrais NPK ont été peu accessibles surtout pour les zones éloignées des villes et leurs prix ne cessent d’augmenter. Ceffel, en tant qu’organisation paysanne de service oeuvrant dans la formation et expérimentation en fruits et légume, est fortement sollicité par les membres de trouver des solutions alternatives et de leur proposer des techniques adaptées, durables et permettant une augmentation des revenus tout en souciant les dimensions économiques, sociales et environnementales. Dans ce sens, pour trouver d’autres alternatives et combinaisons des techniques de fertilisant déjà diffusées, des essais de fabrication de biochar à partir de balle de riz et expérimentations de son efficacité sur la culture de tomate ont été réalisés. Le biochar est une substance au charbon de bois, fabriquée à partir de pyrolyse des déchets végétaux. D’après plusieurs études, il accroit les rendements des cultures en augmentant la capacité de rétention d’eau du sol, en réduisant l’acidité, en augmentant l’apport et la rétention des nutriments et en favorisant la croissance de microbes bénéfiques. Pour notre étude, le biochar a été fabriqué à partir de balle de riz avec un coût de production de 109 Ar/kg si balle de riz est achetée, 80 Ar/kg au cas contraire. Une pyrolyseur artisanale a été confectionnée à base de fut métallique, le biochar a été stabilisé par mouillage avec de compost liquide. 5 traitements ont été comparés sur la culture de tomate. TO : témoin absolu, T1 : fumier seul, T2 : 50 kg/are biochar + fumier, T3 : 100 kg/are biochar + fumier, T4 : 150 kg/ are biochar + fumier, T5 ( témoin) : 9 kg/are NPK + 2 kg/are Urée + fumier. Les résultats des essais ont montré que l’utilisation de biochar améliore considérablement le rendement T0 : 52 kg/are, T1 : 118 kg/are, T2 : 196 kg/are, T3 : 286 kg/are, T4 : 360 kg/are et T5 : 417 kg/are. Pour le calcul économique, T5 ( témoin) engage de charge de 66 950 Ar tandis que 56 700 Ar pour T4 ; soit 10 250 Ar de différence. Par contre T5 (témoin) possède une marge de 180 850 Ar contre 177 800 Ar (si balle de riz achetée) et 182 000 Ar (si balle de riz non achetée) pour T4. L’étude mérite d’être continuée avec plusieurs perspectives en vue : Combiner d’autres fertilisants avec le biochar : biochar + lombricompost, biochar + engrais verts tithonia,... afin d’améliorer encore le rendement ; Evaluer les effets et résultats à long terme ; Evaluer le bilan environnemental (bilan carbone) ; Etudier les biochars riches en silice (à partir des bozaka) pour contribuer à la lutte contre les maladies liées au sol.

Mots-clés : BIOCHAR, Expérience, Développement, Innovation, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Expérience paysanne
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