Dans les Hautes-Terres de Madagascar, la macrofaune du sol peut être perçue comme bioagresseur des cultures, notamment pour le riz pluvial dont le principal ravageur est la larve de Coléoptère (ver blanc). L’objectif de cette étude est de tester l’effet de deux pratiques culturales, l’apport de fumier et le labour, sur la macrofaune du sol et plus particulièrement les vers de terre (faune utile) et les vers blancs (faune essentiellement nuisible), selon cinq modes de gestion des cultures susceptibles de l’impacter: cultures annuelles labourées et apport de fumier modéré (LAMF) et élevé (LAEF), cultures fourragères sans labour et avec apport de fumier (SM)), cultures en agriculture de conservation (AC) et pâturages permanents, non labourés et sans apport de fumier (PP). Ces modes de gestion des cultures ont été définis à la suite de la caractérisation de douze exploitations en agriculture-élevage de la région d’Antsirabe au sein desquelles des prélèvements de macrofaune du sol ont eu lieu ainsi que des enquêtes auprès des agriculteurs concernant leur perception de cette macrofaune. Il en est ressorti que l’absence de labour dans les cultures annuelles et pérennes favorise la macrofaune du sol et que la présence de fumier ne l’impacte que secondairement. Les agriculteurs enquêtés perçoivent la macrofaune du sol comme un facteur nuisible plutôt que bénéfique même s’ils connaissent le rôle des vers de terre et des confusions existent au niveau de l’identification des vers blancs. Cependant, d’autres études ont montré que la présence de fumier diminuait l’activité des vers blancs rhizophages et qu’à terme le non labour favorisait un tassement du sol diminuant l’activité des vers de terre.