La région du Lac Alaotra est considérée comme le grenier à riz de Madagascar mais souffre de nombreuses contraintes pédoclimatiques (érosion importante, pression sur les ressources naturelles par la pression démographique…). Face à ce constat mais aussi pour stabiliser les productions et augmenter la fertilité des sols, des organismes (CIRAD, FOFIFA, TAFA…) ont mis en place des activités de recherche pour diffuser les techniques de l’Agriculture de Conservation (AC) ou Systèmes de culture sous Couvert Végétal (SCV). Cette diffusion a été faite auprès des agriculteurs de 2003 à 2013 par le projet de développement BV-Lac (sur financement Agence Française de Développement). Comme définie par la FAO en 2008, l’AC répond à trois principes : i) perturbation minimale du sol, ii) protection du sol par une couverture végétale, iii) rotation de culture et association de plantes. Depuis le démarrage du projet, des paysans ont su adapter les techniques à la structure de leur exploitation pour répondre à leurs propres contraintes (Penot E. et al 2012). Le projet BV-Lac est arrivé à terme en juin 2013. La question de la durabilité et de l’adoption à long terme des techniques de l’Agriculture de Conservation au lac Alaotra peut donc être évaluée. Ainsi, l’analyse des perceptions paysannes permet de comprendre si ces techniques répondent à des contraintes locales majeures. L’objectif de cette étude est de voir l’évolution des systèmes de culture SCV adoptés par les paysans du projet BV-Lac et les innovations apportées sur 10 ans mais aussi d’identifier temps nécessaire à leur intégration complète dans les exploitations. Il est aussi particulièrement intéressant d’analyser les comportements des adoptants en condition post-projet.