L’érosion est à Madagascar un phénomène d’une grande ampleur, d’une spécificité telle que la langue malgache a donné à l’une des composantes principales du paysage des hautes terres de la grande île, le nom de «lavaka». Le lavaka, forme exacerbée de l’érosion en ravines, est spécifique à Madagascar car ce phénomène est généralisé sur l’ensemble du pays, en particulier sur les hauts plateaux.Les incisions topographiques spectaculaires des lavaka marquent le paysage érodé d’une double emprunte, celle d’une nature aux conditions physiques favorables au développement de l’érosion, et celle de l’homme, comme facteur aggravant ce phénomène. L’interaction homme/ nature est de fait remarquable, et mérite une attention particulière. L’intérêt de cette étude est de mettre en avant la relation de la nature et de l’homme, coexistant en un milieu particulier, interagissant l’un contre l’autre, mais aussi l’un avec l’autre. Ce deuxième aspect est-il vraiment réalisable? L’homme peut-il enfin s’adapter à ce milieu délicat, tout en préservant ces activités, sa manière de vivre? Peut-il concilier les contraintes physiques et l’évolution de ces pratiques culturales afin de résorber les conditions précaires dans lesquels il vit, et prétendre à l’amélioration de ses productions? Enfin, l’homme est-il en mesure de lutter contre l’érosion et de maîtriser de manière raisonnée un territoire totalement approprié.