Caractérisation, pathogénie et épidémiologie de Pseudomonas fuscovaginae, agent de la pourriture brune des gaines du riz (Oryza sativa)

 thèse | |     

La riziculture distribuée du 45° de latitude nord au 35° de latitude sud représente une culture de première importance dans l’agriculture mondiale. Le riz qui représente 25% de la production céréalière mondiale est la nourriture de base de près de 50% de la population mondiale (FAO, 1993). Le riz est une plante monocotylédone de la famille des Poacées, de la tribu des Oryzées, du genre Oryza L.. L’espèce Oryza sativa,la plus cultivée, est divisée en 2 sous-espèces adaptées à différents environnements climatiques: la sous-espèce indicadans les zones tropicales et la sous-espèce japonica dans les zones tempérées et tropicales d’altitude (Second, 1986). Dans cette dernière sous-espèce on distingue aussi un sous-groupe javanica présent dans les zones de climat tropical. Le cycle de développement du riz présente des caractéristiques comparables à celles des principales céréales cultivées : blé, orge (figure 1 ; Barbier, 1994). La période végétative (germination, levée, tallage) est dépendante de la température pour l’apparition des feuilles et des talles. La structure et le développement du tallage est synchrone avec l’apparition des feuilles (figure 2) : 3 phyllochrones séparent l’apparition de la première feuille de la première talle d’un même brin (brin maître, talles primaire ou secondaire), un phyllochrone sépare ensuite l’apparition des autres talles de ce brin. Le nombre de talles émises durant la période végétative résulte de la combinaison de facteurs agronomique (densité de plantes, nutrition azotée) et de facteurs du milieu (oxygénation du sol, conditions climatiques). Le passage de la phase végétative à la phase reproductrice (montaison, gonflement, épiaison, exertion totale) dépend de la température et de la longueur du jour (Tsunoda, 1984). Les deux sous-espèces Indica et japonica diffèrent quant à l’importance de ces deux facteurs : les variétés Indica traditionnelles sont fortement dépendantes de la photopériode alors que les variétés Japonica dépendent de la somme des degré-jours. La riziculture pratiquée dans les zones tropicales d’altitude et tempérées est principalement limitée par la température (Satake, 1976 ; Tsunoda, 1984). Cette contrainte majeure représentée par les basses températures en début et fin de cycle induit un rallongement du cycle végétatif (zéro de croissance de 13°C ; Barbier, 1994) ainsi qu’une stérilité des épillets (entre 15°C et 20°C ; Satake, 1976). En Asie du Sud et du Sud-Est, 7 millions d’hectares sont touchés par ce problème (Shahi & Kush, 1986). A Madagascar, 50% de la production locale de riz est issue d’une riziculture pratiquée entre 1000 mètres et 2000 mètres d’altitude, représentant 600 000 hectares (Chabanne & Rollin, 1990). La température journalière moyenne à 1600 mètres d’altitude est de 12°C en Août, le mois le plus froid, et de 20°C en Janvier-Février (Chabanne & Rollin, 1990). L’étude des variations des températures en fonction de l’altitude met en évidence une diminution de 0,5°C par 100 mètres de dénivelé. Cette forte contrainte due à la température ne permet de pratiquer qu’une seule culture par an d’octobre à mai. Les variétés traditionnellement cultivées dans cette région des hauts plateaux de Madagascar se divisent en deux grands groupes : les Rojo (Rojofotsy, Rojomena) cultivées entre 700 à 1500 mètres et les Latsika (Latsidahy, Latsibavy, Latsika, Tokambana) cultivées au-dessus de 1500 mètres (Déchanet e t al.,1990). Des études génétiques de ces deux groupes à l’aide de marqueurs isozymiques (Rabary e t a l.,1989) ont mis en évidence que les Latsika font partie de la sous- espèce japónica alors que les Rojo sont classées dans un groupe enzymatique typique de Madagascar intermédiaire entre les sous-espèces indica et japónica, mais plus proche des indica (divergence nucléotidique de 12%) que des japónica(divergence nucléotidique de 40%). L’appartenance des Latsika à la sous-espèce japónica des riz des zones tempérées permet d’expliquer leur présence en haute altitude à Madagascar. La seconde contrainte limitant le développement de la riziculture en altitude à Madagascar est d’ordre phytopathologique et est représentée par P s e u d o m o n a s fuscovaginae ,agent de la pourriture brune des gaines.

Mots-clés : Phytopathologie

RAPPORT DE MISSION AU NEPAL DU 17 AU 28 SEPTEMBRE 1992: CONTRAINTES LIEES A LA RIZICULTURE D'ALTITUDE AU NEPAL

 rapport de mission/expertise | |     

Cette mission avait pour but de comparer la riziculture d’altitude du Népal avec celle de Madagascar, et plus spécifiquement sur le plan des pressions phytopathologiques. Les observations faites au champ dans la région de Kathmandu et de Lumle au pied du Massif de l’Anapuma ont permis de mettre en évidence la présence de 2 maladies majeures : la pyriculariose du cou et des feuilles causées par Pyricularia oryzae, et les pourritures de gaines causées par Pseudomonas Juscovaginae et Sarocladium oryzae. La présence de PseudomonasJuscovaginae au Népal a été démontrée par le Dr Shakkya en 1991. Durant cette mission, des échantillons de gaines et de grains malades ont été collectés au champ et testés en DOT- BLOT ELISA. Les résultats positifs obtenus permettent de confirmer cette présence. Il existe donc au niveau phytopathologique des similitudes entre Madagascar et le Népal. Des variétés locales d’altitude tolérantes au froid et à Pseudomonas Juscovaginaeont été identifiées par les centres recherches travaillant sur la riziculture d’altitude. Dans le cadre du projet CEE/STD3 Riz d’Altitude, le comportement de ces variétés pourraient être comparées à celui des variétés locales et améliorées de Madagascar.

Mots-clés : Riz
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