Charrue et variétés de riz: maîtrise sociale des savoir-faire techniques au Lac Alaotra, Madagascar

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Le lac Alaotra, un des greniers à riz de Madagascar, est un lieu d’intervention privilégié de la puissance publique depuis plus d’un siècle, avec une prééminence des formes d’action par les projets de développement depuis les années 1950. Parallèlement, cette région a été la terre d’accueil d’un flux ininterrompu de migrants en provenance d’autres régions malgaches, attirés par la réputation de richesse agricole et d’espace à coloniser. Projets et migrants ont ainsi introduit une masse de connaissances nouvelles sur ce «front pionnier» permanent qu’est la zone du lac. Certains de ces savoirs ont été transformés en savoir-faire techniques selon des mécanismes d’appropriation et de transformation que nous voudrions discuter ici. L’analyse historique longue met en lumière la dimension sociale déterminante de ce processus de sélection. Elle est complétée par une observation concrète des pratiques agricoles en train de s’élaborer aujourd’hui dans différentes exploitations agricoles, en mettant en lumière les phases «d’hybridation» et d’adaptation de ces savoirs, pour qu’ils se transforment en savoir-faire techniques maîtrisés par les agriculteurs. Nous avons choisi d’illustrer cette double temporalité dans le parcours du changement technique par le devenir de deux «innovations» emblématiques des processus de création de nouveaux savoir-faire dans la région: la mécanisation de la mise en boue des rizières et la diffusion récente des variétés de riz très robustes vis-à-vis des aléas climatiques. L’histoire de la mécanisation depuis près d’un siècle confond avec celle les stratégies des classes dominantes pour conforter leur rente foncière et des rapports de production inégalitaires.

Mots-clés : Lac Alaotra

Charrue et variétés de riz Maîtrise sociale des savoir-faire techniques au Lac Alaotra, Madagascar

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Le lac Alaotra, un des greniers à riz de Madagascar, est un lieu d’intervention privilégié de la puissance publique depuis plus d’un siècle, avec une profusion d’actions des projets de développement depuis les années 1950. Cette région a aussi été terre d’accueil d’un flux ininterrompu de migrants en provenance d’autres régions malgaches, attirés par la réputation de richesse agricole et d’espace à coloniser. Projets et migrants ont ainsi introduit des connaissances nouvelles sur ce « front pionnier » permanent qu’est la zone du lac. Certains de ces savoirs ont été transformés en savoir-faire techniques selon des mécanismes de sélection et d’appropriation que nous voudrions présenter ici. L’analyse historique longue met en lumière la dimension sociale déterminante de ce processus de sélection. En particulier, nous verrons que l’histoire de la mécanisation depuis près d’un siècle se confond avec celle des stratégies des classes dominantes pour conforter leur rente foncière et des rapports de production inégalitaires. Cette analyse diachronique est complétée par une observation concrète des pratiques agricoles en train de s’élaborer aujourd’hui dans différentes exploitations agricoles, en mettant en lumière les phases d’hybridation et d’appropriation qui aboutissent à des savoir-faire techniques maîtrisés par les agriculteurs. Nous avons choisi d’illustrer cette double temporalité dans le parcours du changement technique avec deux innovations emblématiques : la mécanisation de la mise en boue des rizières et la diffusion récente de variétés de riz robustes face aux aléas climatiques.

Mots-clés : Lac Alaotra

Des savoirs aux savoirs faire : l'innovation alimente un front pionner: le lac Alaotra de 1897 à nos jours

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Le lac Alaotra, grenier à riz de Madagascar, est un lieu d‟intervention privilégié de la puissance publique depuis plus d‟un siècle, avec une prééminence des projets de développement depuis les années 1950. Cette région a été la terre d‟accueil d‟un flux ininterrompu de migrants attirés par la réputation de richesse agricole et de d‟espace àcoloniser. Projets et migrants ont ainsi déversé une masse de «savoirs» nouveaux sur ce «front pionnier» permanent qu‟est la zone du lac. Certains savoirs ont été transformés en savoir faire et pratiques agricoles selon des mécanismes de sélection présentés dans cet article. L‟analyse historique longue montre que les dimensions politiques et économiques semblent avoir été déterminantes dans les processus de sélection des savoirs «utiles» par les agriculteurs. L‟observation des pratiques agricoles met en lumière les phases « d‟hybridation» et de «bricolage»de ces savoirs, pour qu‟ils se transforment en nouvelles pratiques maîtrisées des agriculteurs. On entend par «bricolage, de faite transformer un savoir ou un objet "universel" (par exemple un mode de semis, une variété) en un savoir faire opérationnel. Durant cette phase de tâtonnement prédominent les contingences locales, la diversité des situations concrètes de réalisation des opérations culturaleset les mécanismes de transmission des savoir-faire dans des réseaux de proximité. Notre propos est étayé par le parcours de deux «innovations» emblématiques des processus de création de nouveaux savoir-faire dans la région: la mécanisation de la mise en boue des rizières d‟une part, dont la trajectoire s‟étale sur plus d‟un siècle et la diffusion récente et très rapide des variétés de riz très robustes vis-à-vis des aléas climatiques, d‟autre part.

Mots-clés : Lac Alaotra, riziculture
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