La région de Boeny fait face à d'importants défis environnementaux, économiques et sociaux liés à ses systèmes agricoles et alimentaires. Ces derniers subissent une forte pression due à la dégradation des sols, à la déforestation, aux feux de brousse et aux changements climatiques. La région Boeny a connu en effet une transformation progressive de son système agraire. Autrefois caractérisée par une couverture forestière dense et des plaines fertiles, elle est aujourd'hui marquée par une forte déforestation, des feux de brousse massifs, l’ensablement des rizières, des difficultés économiques au niveau des filières phares et des atomisations des exploitations agricoles où les exploitations agricoles familiales (EAF) sont prédominantes. La transition agroécologique (TAE) est envisagée comme une réponse pour rendre l’agriculture plus résiliente, durable et productive tout en respectant l’environnement. L’agroécologie est perçue principalement comme un ensemble de techniques agricoles (de gestion durable des terres), mais peu comme une transformation globale du système alimentaire. Les bailleurs de fonds ont une influence majeure, tandis que les acteurs locaux (agriculteurs, entreprises) restent en retrait. L’absence de synergies entre acteurs et la fragmentation des initiatives limitent l’impact des projets agroécologiques. Cette stratégie, élaborée de manière participative avec les acteurs locaux, vise à structurer et à coordonner les actions en faveur de l'agroécologie. Elle s’aligne sur le Plan Régional de Développement (PRD) et s’intègre dans une approche multisectorielle, impliquant divers acteurs : institutions, collectivités, ONG, organisations paysannes, entreprises privées et institutions de recherche.