Les systèmes de culture en semis direct avec couvertures végétales mortes, le plus souvent des résidus de culture, qui protègent le sol entre deux cultures, ont été adoptés pour lutter contre la dégradation des sols par l'érosion éolienne ou hydrique. Par la suite, pour faire face à des situations où les résidus de culture disparaissaient rapidement (climat tropical humide ou enlèvement des résidus), ce sont les systèmes avec couvertures vives qui ont été proposés. La possibilité de maîtriser durablement, en milieu tropical, un système où plantes cultivées et peuplement de couverture se succèdent et son intérêt économique ont été reconnus. Des progrès sont réalisés tout particulièrement dans la sélection, au sein de ces systèmes, des variétés des plantes cultivées et des espèces de couverture. Après un exposé des principes de construction de ces systèmes de culture, des résultats obtenus en divers milieux tropicaux sont présentés. Les niveaux de rendement sont comparables, voire supérieurs au travail du sol classique et les temps de travaux réduits très fortement. La consommation d'intrants est réduite du fait de l'enrichissement minéral de la couche superficielle du sol et de l'effet herbicide des couvertures végétales. L'accumulation de matière organique qu'ils génèrent contribue à la fourniture d'éléments minéraux, mais aussi à enrichir le stock d'humus à travers l'apport de matières végétales à C/N élevé. Ces systèmes présentent un intérêt pour le stockage du carbone. Des exemples d'évolution de la teneur en matière organique sur plusieurs années sont fournis. En milieu tropical ou subtropical, les teneurs en matière organique des situations initiales de jachère ou de défriche forestière sont à nouveau atteintes après quelques années de culture sous couverture végétale vivante. Ces systèmes apparaissent comme les plus performants parmi les systèmes cultivés.