La zone cotonnière du sud Mali constitue un référentiel sous régional en matière de gestion de la fertilité des sols par le recyclage de produits organiques et minéraux divers. Pour autant les rendements en coton ont baissé depuis ces 10 dernières années. Un diagnostic sur le statut organique actuel des sols cultivés en surface ou Matières Organiques du (MOS), exprimé par la quantité de carbone organique (C), a été réalisé avec l’hypothèse que sous culture continue attelée une fatigue des sols apparaît.Nous avons réalisé au niveau de trois villages représentant trois zones écologiquement différenciées : Une comparaison du statut organique des sols cultivés par rapport à des zones de référence non cultivées , Une détermination des facteurs physiques et culturaux influant les teneurs en C , Une utilisation de la notion de seuil théorique critique en C à l’échelle de l’exploitation , La détermination de quelques relations entre C et d’autres propriétés chimiques des sols. Sur deux des trois sites plus de 70% des MOS originales ont été perdues dès les premières années de mise en culture. Une moindre perte sur le troisième site met en évidence un effet textural, associé à l’effet des pratiques culturales. Les apports recyclés effectués par les agriculteurs n’ont pas un effet favorable sur le statut organique des sols. L’ensemble des sites est touché, à des degrés divers par une évolution critique du statut organique des sols sous culture. Nous supposons qu’à mesure que le statut organique des sols se dégrade, l’offre en N du sol diminue ainsi que la captation des cations primordiaux pour la nutrition du coton (dont le potassium). Seul le statut en phosphore assimilable se maintien grâce aux apports continus en fertilisants de synthèse et en raison de la faible mobilité de cet élément.