D’importants efforts sont menés dans le monde tropical pour l’érosion des sols et d’améliorer les bilans minéraux et hydriques. En agriculture familiale, l’adoption des SCV reste cependant limitée par les profonds changements que ces systèmes induisent dans la gestion des ressources de l’exploitation. L’objectif de cette étude menée au Vietnam est d’évaluer la faisabilité, pour différents types d’exploitations, de SCV préalablement mis au point à l’échelle de la parcelle. La méthode repose sur la simulation de ménages rationnels optimisant l’usage des ressources en vue d’objectifs de sécurité alimentaire et de revenu. Elle révèle la faible attractivité économique des SCV proposés en raison du surcroît de travail et d’intrants que ces nouveaux systèmes requièrent la première année de mise en oeuvre. L’étude montre aussi que pour rendre les SCV plus attractifs, il serait nécessaire de combiner des adaptations de la technique, telles que la diminution des quantités de biomasse dans les paillis associée à un recours aux herbicides, avec des subventions. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour mieux quantififier les services environnementaux qui justififieraient de telles subventions. Il est également nécessaire de comprendre les causes de variations spatiales et temporelles des performances agronomiques et économiques des SCV et des systèmes actuellement pratiqués. Enfin, il faudrait comparer les SCV à d’autres techniques de conservation des sols, dont en particulier la culture en terrasse qui se répand actuellement dans la région.