Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Plus d’alternative à l’utilisation excessive d’engrais chimique afin d’améliorer durablement la fertilité de sol : BIOCHAR

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Dans la région de Vakinankaratra, dans le district de Betafo, zone très productrice de tomate, les producteurs ne se contentent plus d’utiliser les engrais chimiques NPK avec la dose recommandée d’environ 3 kg/are mais utilise le double et même la tripe de cette dose car selon eux cette dose recommandée ne suffit plus pour avoir suffisamment de production. Or ils sont très conscients des lourdes charges engagées et de cette technique de production limitée. Par exemple durant la crise de Covid-19, les engrais NPK ont été peu accessibles surtout pour les zones éloignées des villes et leurs prix ne cessent d’augmenter. Ceffel, en tant qu’organisation paysanne de service oeuvrant dans la formation et expérimentation en fruits et légume, est fortement sollicité par les membres de trouver des solutions alternatives et de leur proposer des techniques adaptées, durables et permettant une augmentation des revenus tout en souciant les dimensions économiques, sociales et environnementales. Dans ce sens, pour trouver d’autres alternatives et combinaisons des techniques de fertilisant déjà diffusées, des essais de fabrication de biochar à partir de balle de riz et expérimentations de son efficacité sur la culture de tomate ont été réalisés. Le biochar est une substance au charbon de bois, fabriquée à partir de pyrolyse des déchets végétaux. D’après plusieurs études, il accroit les rendements des cultures en augmentant la capacité de rétention d’eau du sol, en réduisant l’acidité, en augmentant l’apport et la rétention des nutriments et en favorisant la croissance de microbes bénéfiques. Pour notre étude, le biochar a été fabriqué à partir de balle de riz avec un coût de production de 109 Ar/kg si balle de riz est achetée, 80 Ar/kg au cas contraire. Une pyrolyseur artisanale a été confectionnée à base de fut métallique, le biochar a été stabilisé par mouillage avec de compost liquide. 5 traitements ont été comparés sur la culture de tomate. TO : témoin absolu, T1 : fumier seul, T2 : 50 kg/are biochar + fumier, T3 : 100 kg/are biochar + fumier, T4 : 150 kg/ are biochar + fumier, T5 ( témoin) : 9 kg/are NPK + 2 kg/are Urée + fumier. Les résultats des essais ont montré que l’utilisation de biochar améliore considérablement le rendement T0 : 52 kg/are, T1 : 118 kg/are, T2 : 196 kg/are, T3 : 286 kg/are, T4 : 360 kg/are et T5 : 417 kg/are. Pour le calcul économique, T5 ( témoin) engage de charge de 66 950 Ar tandis que 56 700 Ar pour T4 ; soit 10 250 Ar de différence. Par contre T5 (témoin) possède une marge de 180 850 Ar contre 177 800 Ar (si balle de riz achetée) et 182 000 Ar (si balle de riz non achetée) pour T4. L’étude mérite d’être continuée avec plusieurs perspectives en vue : Combiner d’autres fertilisants avec le biochar : biochar + lombricompost, biochar + engrais verts tithonia,... afin d’améliorer encore le rendement ; Evaluer les effets et résultats à long terme ; Evaluer le bilan environnemental (bilan carbone) ; Etudier les biochars riches en silice (à partir des bozaka) pour contribuer à la lutte contre les maladies liées au sol.

Mots-clés : BIOCHAR, Expérience, Développement, Innovation, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Expérience paysanne

JOURNAL DE L'AGRO-ECOLOGIE EDITION N°6 JUILLET A SEPTEMBRE 2018

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Dans cette édition, il est question d’appuis/formation du GSDM à différents niveaux mais surtout des expertises agroécologiques dans différents milieux dans le Pays à la demande de ses membres et de ses partenaires. Cette expertise englobe des zones les plus sèches comme l’Androy (300 à 400 mm de pluie) aux zones les plus humides comme le paysage des Hautes Terres du Nord (HTN) dans le corridor forestier d’Andapa et de Doany à 2500 mm de pluie. Des expériences du GSDM, il ressort que l’Agro-écologie peut apporter des réponses à des sujets aussi variés allant de la lutte contre l’érosion, donc la protection des ouvrages, à la régénération des sols dégradés jusqu’à la protection de la biodiversité. Par ailleurs, il ressort de l’évaluation du projet Hoba (projet ASARA) que la diffusion de l’Agro-écologie dans les zones sèches de l’Androy génère des impacts sur la nutrition des ménages et la sécurité alimentaire. Cette diffusion est basée sur le développement de nouvelles espèces comme le pois d’Angole, le konoke, et de graminées comme le mil et le sorgho. Des contributions de chercheurs au niveau national ou régional sont mises en avant dans ce numéro traduisant ainsi le rôle du GSDM d’interface entre la recherche et le développement.

Mots-clés : GSDM, Capitalisation, Agroécologie, journal de l'Agroécologie, Information
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