L’agroécologie, et plus particulièrement l’agriculture de conservation (AC), reconnue dans le monde comme un modèle d’agriculture durable, connaît des difficultés de diffusion au niveau des petites exploitations agricoles. Face aux enjeux de dégradation des ressources, notamment la fertilité du sol, l’implication des politiques publiques est souvent évoquée comme une des conditions nécessaires au développement de ce modèle. Au cœur des préoccupations du GSDM, professionnels de l’agroécologie à Madagascar, cette réflexion est ramenée aux contextes malgaches. Ce travail, constitue une première étape à cette réflexion. Notre démarche vise à analyser les politiques publiques depuis 50 ans à Madagascar au regard de la durabilité de l’agriculture et des exploitations agricoles, en vue de ressortir des hypothèses d’impact des politiques publiques et/ou des hypothèses de conditions de développement de l’AC. Notre cadre d’analyse combine trois entrées théoriques : l’économie institutionnelle, l’analyse cognitive des politiques publiques et la déclinaison de concept de durabilité des exploitations agricoles proposée par la méthode IDEA (Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles) ; et ce par une revue analytique des politiques publiques et un travail empirique dans une zone du Moyen Ouest de Madagascar. Cette étape a ainsi montré la nécessité d’approfondir l’analyse du rôle des acteurs dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques comme condition de continuité et d’efficacité des politiques menées. L’étude suggère également une relation de causalité entre la structure des exploitations agricoles et les conditions d’accès aux mesures politiques qui devront être approfondis par une analyse de l’impact des politiques publiques sur les exploitations.