A Madagascar, la saturation et la stagnation de la productivité des zones irriguées conduisent à une mise en culture de plus en plus fréquente et importante des bassins versants. Cependant l'érosion et le ruissellement peuvent engendrer la dégradation de ces sols fragiles et causer des dégâts sur les infrastructures et les rendements en aval. Le développement de solutions adaptées aux conditions locales qui soient économiquement rentables et facilement applicables, tout en préservant l'environnement, est un enjeu capital pour le pays. Les techniques agro-écologiques de « semis direct sur couverture végétale permanente » ou SCV peuvent relever ce défi. La région du Lac Alaotra a connu ces dernières campagnes le plus fort niveau de diffusion des techniques agro-écologiques dans le pays. Plus encore que le nombre d'adoptants ou la superficie concernée, la taille croissante des parcelles en SCV au sein des exploitations attestent d'un impact significatif en termes économiques (augmentation de la productivité, intégration au marché, accroissement des revenus). Plusieurs raisons peuvent expliquer cette évolution locale. Tout d'abord les résultats d'une recherche-développement performante, une large gamme de systèmes de culture adaptables aux diverses conditions agro-écologiques et catégories d'agriculteurs ayant été mis au point par l'ONG TAFA. Ensuite le rôle important que joue le soutien d'un projet d'aménagement et de développement local, le projet BVAlaotra. Son originalité est d'adopter une démarche globale et intégrée à dominante socio-éco-territoriale qui apporte des réponses sur mesure au système de contraintes auquel font face les paysans et exerce un effet de levier sur l'adoption.